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Article mis-à-jour ce 10-07-2020 :

Voir l’article intéressant de la revue ATHENA Mag (Département scientifique du SPW)  – N°342 Mai-Juin 2019:

→ “Déchets nucléaires: et maintenant, on fait quoi ?

par Anne-Catherine De Bast , ULg, Auteure du livre «L’art de gouverner les déchets hautement radioactifs» paru en 2018 aux Presses Universitaires de Liège,


DERNIER JOUR !

Le déconfinement s’élargit et avec  cette nouvelle phase les dossiers de fonds ressurgissent et prennent même une coloration accrue.

 C’est ainsi que l’ONDRAF (1) – en pleine période de confinement – organise une consultation publique du 15 avril au 13 juin sur l’enfouissement des déchets radioactifs.

Ecolo demande un report de cette consultation qui ne peut s’exercer dans la sérénité.
« Face aux risques et surtout aux incertitudes inhérentes à la complexité d’un projet de stockage de matières radioactives sur un million d’années, il semble particulièrement inapproprié et immature de choisir maintenant une solution définitive. La vérité est qu’après 40 années de recherche, il n’existe toujours aucune solution « idéale » pour la gestion à long terme des déchets radioactifs. »

Position d’Ecolo (fédéral –  13 mai 2020 ) :

https://ecolo.be/un-mois-pour-sopposer-a-lenfouissement-des-dechets-hautement-radioactifs/

Ecolo s’oppose à ce projet, qui comporte de nombreux risques pour de trop nombreuses générations futures. …  le gouvernement luxembourgeois s’est d’ores et déjà opposé au projet de l’ONDRAF → ici.

Le site web de l’ONDRAF affiche de nombreuses fiches d’informations, qu’on dirait ‘assez bien faites’ si la forme ne trahissait pas l’intention de créer un entonnoir de décision pour tout un chacun, les ‘spécialistes’ ayant déjà tout pensé pour nous. Une logique implacable semble plaider pour l’enfouissement, face à toutes les autres solutions qui effectivement semblent bien pires et beaucoup plus irresponsables.

Ce faisant, on nous amène probablement par étapes ‘sans-douleur’ à restreindre le champ des études d’environnement à venir, et donc vraisemblablement à restreindre l’importance, la visibilité, la durée et l’impact potentiels de celles-ci sur le décisions. Au risque de me faire taxer de paranoïa ou de complotisme, je ne peux m’empêcher d’exprimer mes soupçons que des liens se révèlent entre l’avancement du dossier ‘déchets nucléaires’ et le dossier plus complet de la ‘sortie du nucléaire’ (exploitation centrales – fermeture – réparations)

Les Belges peuvent s’y opposer également. Les écologistes appellent les citoyennes et les citoyens à se mobiliser et réagir massivement à l’enquête en ligne, qui se clôture le 13 juin: https://www.ondraf.be/annonce-de-consultation-du-public. Participez à cette enquête ouverte sur le site de l’ONDRAF et refusez les solutions prônées par cet organisme.

 

Voici à tout le moins trois raisons pour lesquelles Ecolo conteste ce projet :

  • La confiscation du débat en pleine crise du Covid-19
  • Le projet de l’ONDRAF est d’un flou absolu : où exactement, quand, comment, avec quel argent, les déchets radioactifs seront-ils stockés !
  • Non à l’irréversibilité ! Alors que les déchets resteront dangereux plus d’un million d’années, les orifices seront scellés à tout jamais, après une période de surveillance qui se limitera aux cent premières années. Le but de l’ONDRAF est bien à terme de fermer définitivement le stockage. Or, c’est ce principe même de la (non)récupérabilité des déchets qu’Ecolo souhaite éclairer et voir débattu ! Pour les écologistes, il est urgent de sortir de l’entonnoir dans lequel l’ONDRAF veut placer la décision alors que toutes les alternatives n’ont pas été suffisamment étudiées.

 

Le dossier de Greenpeace

Pour une analyse plus technique et étayée de ce dossier voir le site de Greenpeace. https://www.greenpeace.org/belgium/fr/rapports/15607/briefing-commentaires-sur-le-projet-de-plan-de-londraf/    [  disponible en pdf  → ici  ]


 

Je me permets de compléter l’article avec quelques unes de mes réponses au questionnaire :

Nécessité de prendre une décision – Ne pas tarder

Ne pas confondre vitesse et précipitation. L’enquête sous-médiatisée en période COVID incite déjà à la méfiance par rapport aux ambitions de fonctionnement démocratique affichées.

Processus décisionnel

L’exigence de contrôle démocratique sur cette décision doit être portée au plus haut niveau, en se donnant les moyens en temps calendrier, en procédures de consultations opérantes, étant entendu que les citoyens, même regroupés ont absolument besoin de références scientifiques pluralistes. Et que le rôle du lobby nucléaire-électrique (2) doit être mis à nu pour commencer.

Commentaire “libre”

Le sujet d’enquête présenté est hallucinant de gravité. Le langage technico-règlementaire lissé ainsi n’arrive pas une seconde à cacher l’ampleur de la catastrophe initiée avec nos premières centrales. Les Objectifs Climat CO2 2030-2050 ne peuvent occulter la responsabilité que nos gouvernants doivent prendre d’opérer un virage résolu vers les nouvelles sources d’énergie. Il faut des ministres qui ont la carrure d’homme ou femme d’Etat pour cela.


(1) ONDRAF est l’organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies. Il est responsable, depuis 1980, de la gestion des déchets radioactifs en Belgique.

(2) lobby nucléaire-électrique :  www.forumnucleaire.be  –  enquête

credits photo : commons.wikimedia.org