Quel avenir pour l'agriculture de nos communes ? C'était à Court-St-Etienne, ce Lundi 10 février 2020
Retour sur l’évènement (voir l’annonce initiale plus bas)
→ Les présentations (PDF) sont disponibles ici, sur la page de la locale Court-Saint-Etienne
Excellente soirée à Court-St-Etienne, ce Lundi 10 février:
Le restaurant « Les Quatre-Quarts » était plein à craquer. Les orateurs invités étaient très professionnels et fort inspirants.
Pascal Durdu (UCLouvain) nous a très efficacement partagé sa connaissance du système socio-économique agroalimentaire qui est le nôtre, avec tous les paradoxes en termes d’import/export, de dégradation des sols, de gaspillage de services anciennement donnés par les terres naturelles pour l’agriculture. Il nous montre que très clairement, l’agro-écologie avec la combinaison de cultures complémentaires sur les mêmes surfaces, et avec la présence d’arbres (agro-foresterie), ce n’est pas uniquement à préconiser dans les projets de développement au Sud; c’est pertinent pour nous aussi. De même pour les dispositifs simples qui permettent de limiter l’évaporation (climate is changing …), et les érosions-inondations.
Facile à dire, « Y a plus qu’à … »
Rappelez-vous, à Chastre (avec Walhain) , nous avons eu une soirée mémorable en 2018: elle faisait suite à une enquête approfondie auprès des agriculteurs de la commune, qui ont pu présenter leur vision, leurs soucis et stress, déceptions. C’était un moment de rencontre animé et efficace, sans faux semblants, entre les fermiers et … les néo-ruraux.
« Y a plus qu’à » : le modèle Bio, ou Permaculture exige beaucoup de main-d’oeuvre, et fort peu de gens ont trouvé la formule magique. Ce qui est sûr, c’est que de nombreux agriculteurs (‘de famille‘, ou ‘nouveaux‘ dans le secteur) ont osé prendre les risques qu’il fallait pour se lancer, parfois pour convertir leurs surfaces, leurs outillages.
Et pour preuve : Cédric Melin (Coin de champs), membre d’Agricovert (coopérative de distribution en réseau avec 33 producteurs locaux) était fort convaincant dans son récit de on initiation, de ses débuts, des solutions financières qu’il a trouvées. Il y avait bien sûr le souci de donner du travail à de la main d’oeuvre locale, la fierté de produire des aliments valables pur notre santé.
Cédric, de même que Pascal, d’ailleurs, insistait sur l’importance du LIEN entre les agriculteurs et les consommateurs. Il ciblait, comme moyen privilégié:
Il est tellement important, pour la ‘TRANSITION’, que chacun d’entre nous ‘touche’ lui-même à la Terre, qu’il participe, partage, ait une [petite] expérience commune avec les professionnels. Toutes les initiatives qui organisent un entourage collectif autour des agriculteurs sont des pas en avant : notamment les coopératives comme Agricovert.
Après les 2 invité, la Locale a enchaîné avec des ‘mini-flashs’ : courtes présentations propres à alimenter le débat qui suivit:
- Il y a des surfaces agricoles sous-utilisées sur le territoire de la commune, notamment des propriétés communales (voir cartographie dans laprésentation)
- Il y a des zones [potentiellement] agricoles menacées : construction, atificialisation des sols, projet de route/contournement
Sur ce thème la Locale souhaite défendre les zones concernées notamment via les charges d’urbanisme qui affecteraient les projets de construction/promotion à venir, imposant de préserver certaines zones du site concerné, en contrepartie de la confirmation du droit de bâtir sur les surfaces les plus adéquates; - L’idée germe de créer des potagers collectifs et partagés, notamment à l’intention des habitants d’appartements qui n’ont pas d’autre possibilité. La Locale estime que la zone ‘Suzeril’ peut convenir.
- Biodiversité et forêts : les zones Natura 2000 et autres ont été présentées; on voit qu’il y a [encore] un maillage vert ± continu : à PRESERVER ! De même, avec un zoom arrière sur la carte du BW on voit que Court-Saint-Etienne présente encore de beaux couloirs de [±]continuité forestière : à PRESERVER !
- La Locale a présenté les résultats d’une enquête sur les comportements alimentaires sur la commune, l’impact du budget des ménages, et les dispositions des gens à évoluer dans leur consomm’action si l’offre bio et locale se développe. L’enquête a confirmé le frein constitué par le coût du Bio. Au delà de cet obstacle, la motivation est largement présente.
→ Les présentations (PDF) sont disponibles ici, sur la page de la locale Court-Saint-Etienne
Annonce de l’évènement (03-02-2020)
Veut-on garder des agriculteurs actifs dans nos communes ? Ceux-ci peuvent garantir la biodiversité de nos aliments et de nos paysages wallons plus intégrés. Comment leur permettre de survivre et de trouver une véritable place ? Quels rôles nos communes pourraient-elles jouer ?
[texte et photos repris de l’invitation de nos collègues de Court-Saint-Etienne, voir sur court-saint-etienne.ecolo.be ]
Orateurs
Pascal Durdu (Farming4Climate) nous introduira à la question de l’état de nos sols et de la ceinture alimentaire, ce qui incite à vouloir produire mieux et plus près. Cédric Melin (Coin de champs) témoignera ensuite de son expérience en mettant en avant les problèmes croissants des producteurs en petite surface.
Détail
Depuis 1980, 68% des fermes ont disparu en Belgique. On nous annonce une véritable pénurie de fermiers dans nos régions. De plus, l’agriculture intensive dépend fortement du pétrole et a des impacts négatifs sur nos sols, l’eau et la qualité de notre alimentation. D’autres techniques agricoles peuvent contribuer à la résilience climatique, à restaurer la biodiversité, augmenter la qualité nutritive de nos aliments, à lutter contre l’érosion des sols et à produire de manière plus durable. Mais comment encourager de telles alternatives en Wallonie? Comment nos communes pourraient-elles aider à la transition des agriculteurs vers une agriculture durable et trouver des alternatives au Roundup ? Comment mettre en avant les productions locales (espaces de vente, hall agricole, régie de terres agricoles, journée paysanne) ? Quel rôle nos communes peuvent-elles jouer pour garantir la santé et l’alimentation de leurs citoyens ?
Horaire indicatif
Le débat sera précédé et suivi d’un moment de convivialité.
19h30 Accueil
20h00 Mot d’introduction
20h15 Pascal Durdu : constat belge (données et chiffres), point de veille sur la ceinture alimentaire belge, propositions sur base des possibles
20h45 Cédric Melin (Les coins de champs) : cas particulier de Court-Saint-Etienne, difficultés et opportunités
21h15 Proposition Ecolo : initiative de transition locale
21h45 Débat (et bar ouvert)