Lors du dernier Conseil communal (19.07.17), il a été décidé de vendre la cure de Cortil de gré à gré, après une tentative de vente publique non aboutie. Le Conseil a décidé de ne pas accepter d’offre en-dessous de la somme de 400 000 euros. Et voilà qu’on nous demande d’approuver ce 19.09 un changement, suite à une offre reçue : la cure de Cortil pourrait partir pour 375 000 euros. La commune accepterait les conditions de l’offre : des travaux de préservation du bien (bâchage) dès la signature du compromis et, en cas de mérule, le traitement aux frais du vendeur, c’est-à-dire du contribuable chastrois, déjà malmené ces temps-ci.
Notre conseillère Catherine Brusselmans n’a pourtant cessé d’interpeller le Bourgmestre à chaque conseil depuis la tempête de juin 2016, pour que le trou causé dans le toit par le vent soit couvert par une bâche, à tout le moins, en attendant des mesures de réparation. Rien n’y a fait, on a mis le problème sur le dos des assurances et pendant un an, les pluies ont fait pas mal de dégâts que nous allons payer maintenant, et voilà encore 25 000 euros qui s’envolent… une bâche à temps aurait coûté bien moins cher ! Et si la mérule s’est installée, bonjour les frais et les dégâts !
Cette situation ubuesque est une preuve de plus de l’incompétence de la majorité en place dans la gestion des dossiers financiers et patrimoniaux. Un presbytère du 18e siècle que l’on laisse pourrir, alors que l’on veut le vendre, c’est incompréhensible et parfaitement indécent, alors que la commune va s’endetter pendant 10 ans pour boucher un déficit de plus de 1 500 000 euros.
Si nous avions encore des illusions quant à la capacité de gestion de notre trio MR-CDH-PS, elles se sont envolées avec les ardoises de la cure de Cortil…
Catherine Brusselmans, Andrée Debauche et Thierry Henkart
19.09.2017
P.S. La « saga » des cures à vendre à Chastre est par ailleurs un sujet délicat à aborder. La preuve : le groupe Ecolo avait proposé pour publication dans le dernier numéro de « Bien vivre à Chastre » un article qui a été refusé, jugé trop polémique par le Bourgmestre (voir l’article ci-dessous, critique mais pas polémique, à notre avis).
« Cures et école à vendre à Chastre
Vous le savez sans doute, la cure de Cortil et celle de Gentinnes sont à vendre. L’ancienne école communale de Villeroux aussi. Un simple fait divers dans la vie de notre commune ? Non, une perte irrémédiable de notre patrimoine architectural. Qui plus est, la vente prive la commune de la maîtrise de ces biens, et permettrait donc leur destruction pure et simple par un spéculateur immobilier.
C’est malheureusement pour restaurer l’équilibre de ses finances que la commune de Chastre les met en vente. Ce sont pourtant des « bijoux de famille », même s’ils sont en très mauvais état, en défaut d’entretien depuis plusieurs décennies déjà. Pas de miracle donc, il faudra s’en séparer, à moins de trouver très vite un mécène passionné d’architecture rurale ou attaché à ses racines chastroises.
Quoi qu’il en soit, il n’est pas trop tard pour s’intéresser à ces bâtiments, pour aller les voir, les photographier, les dessiner… et peut-être leur trouver une nouvelle vie. Allons-y !
La cure de Cortil est située au 3, Place du 9e Tirailleurs Marocain, non loin de l’église Notre-Dame. Cet ancien presbytère est perpendiculaire à la place, sa façade avant est néoclassique et la façade arrière conserve des fenêtres du 18es. Le presbytère date de la 2e moitié du 18e siècle, avec des ajouts du 19e.
La cure de Gentinnes est située sur la petite place au bout de la rue du pont d’Arcole, à côté de l’église Sainte-Gertrude. Elle a été construite en 1869, sur les plans de l’architecte Coulon, qui avait déjà construit la nef de l’église.
L’ancienne école de Villeroux est située 11, rue du Village et date de la 2e moitié du 19e s. Elle est typique du style commun à toutes les écoles rurales de Wallonie et, comme les cures, elle est reprise à l’inventaire du « Patrimoine architectural et territoires de Wallonie », Chastre et Walhain, SPW, éd. Mardaga, 2008, qui est accessible sur le site http://spw.wallonie.be/dgo4/site_ipic/ .
Pour ECOLO, le patrimoine naturel est bien sûr à préserver de toute urgence, mais aussi le patrimoine bâti qui témoigne de l’histoire de nos villages, des métiers de l’agriculture, de la petite industrie, des axes de déplacement, de l’augmentation de la population. Aujourd’hui, c’est la densification et l’urbanisation qui s’imposent à Chastre, avec comme corollaire de nouveaux besoins des nombreux habitants : avoir des lieux de rencontre, des salles de réunions communes, des locaux pour les jeunes, les mouvements de jeunesse, pour les aînés aussi. Ne serait-ce pas le moment de rendre une fonction, une utilité à nos cures, à notre ancienne école, plutôt que de construire du neuf ? Car finalement, ces cures et cette école ne sont-elles pas aussi à nous, les citoyens ? Notre commune a pour projet de mettre en place un PCDR (Programme wallon de développement rural) dont un des objectifs est l’aménagement et la création d’espaces publics, de maisons de village et d’autres lieux d’accueil, d’information et de rencontre, de maisons rurales et de maisons multiservices. Ces lieux pleins d’âme et d’histoire sont là, au sein de nos villages, profitons-en ! »
Bonjour,
Je suis le nouveau propriétaire de la Cure de Gentinnes. Je comprends tout à fait l’intérêt porté au patrimoine de nos villages et à leur conservation. Ces lieux sont chargés d’histoire et les vendre à des particuliers peut apparaître comme un peu décevant, je le conçois. Je tiens néanmoins à vous rassurer. Mon épouse et moi-même ferons tout pour conserver le cachet originel du bâtiment et ne pas trahir le travail réalisé par Emile Coulon en 1869. Nous sommes sous le charme de cette magnifique bâtisse et nous la respecterons afin de maintenir au sein du village de Gentinnes une (ancienne) cure, certes rénovée, mais toujours “dans son jus”. Au plaisir de vous y croiser un jour? Amicalement, Bertrand.
Nous vous laissons votre opinion.
Nous pensons pourtant que les Chastrois et les Chastroises méritent une gestion moins calamiteuse du patrimoine et des deniers publics… et que si nous souhaitons aussi que “la commune évolue au gré du temps”, ce n’est pas en laissant s’écrouler son patrimoine villageois.
Bonsoir,
Sans entrer dans le débat de la dette etc, mais garder un bâtiment ancien ou l’affecter à de nouvelles opportunités coûte une fortune (isolation, remise en état, remise aux normes dans le cas de bâtiments utilisés pour des groupements publics etc).
Et sans vouloir être méchant, le 18è siècle dans le cas présent ne nous renvoie pas une pièce architecturale irremplaçable. Nous aurions eu du Gaudi, j’aurais adhéré.
Parfois il faut aussi pouvoir accepter que la commune évolue au gré du temps. Et oui, une ancienne bâtisse qui ne présente pas un intérêt patrimonial irremplaçable doit parfois pouvoir être mise à terre Le Moulin de Gentinnes présente à mon sens plus d’intérêt qu’une maison finalement assez … commune.
Il est question des cures dans cet article, et le paragraphe que vous citez concerne Gentinnes et pas Cortil.
“Elle a été construite en 1869” signifie donc bien “La cure de Gentinnes a été construite en 1869” (voir la phrase qui précède) et il n’est nulle part question de l’église de Cortil, mais bien de “l’église Sainte-Gertrude”… “rue du pont d’Arcole, à côté”.
“Elle a été construite en 1869, sur les plans de l’architecte Coulon, qui avait déjà construit la nef de l’église.”
Je suppose que vous parlez d’une église précédente car mes grands parents se sont mariés à Cortil en 1903 dans l’église en BOIS ( provisoire)