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Rédaction: Andrée Debauche et Diane Decamps – Michel Flahaut (CHERCHA)

Une promenade par semaine

Dans le numéro 46 de la Feuille de Chou vert, nous invitions les Chastroises et les Chastrois à découvrir leurs 7 villages pendant l’été 2020, un été où nous aurons sans doute le temps de nous pencher sur notre patrimoine naturel, historique, humain, agricole et gastronomique.

Nous vous proposons la première balade de l’été dès ce 5 juillet, consacrée à Chastre-centre. Un plan, une description de l’itinéraire et divers points d’attention vous sont proposés, au rythme de votre périple à pied ou à vélo. Etant donné les circonstances sanitaires, nous présentons ces itinéraires comme des circuits à parcourir seul.e ou en famille, ou avec des amis. Dès que ce sera possible, des guides pourront emmener des groupes, patience !
Dès à présent, ces promenades vous appartiennent, vous pouvez vous les approprier comme bon vous semble, les diviser en plusieurs parties, les enchaîner, « zapper » un endroit qui vous intéresse moins ou adapter le circuit à vos possibilités.

Itinéraire promenade N°1 : Chastre-Village : lien → PDF

( 11 pages, avec photos, explications historiques (CHERCHA), et interview La Tchatche )

La plupart des itinéraires sont d’accès facile, mais certains tronçons en zones humides peuvent être plus compliqués pour des poussettes ou des vélos, notamment en fonction de la météo. De même, certains sentiers peuvent s’avérer étroits pour l’accès aux PMR. Un écart par rapport à l’itinéraire décrit est toujours possible sans trop allonger la promenade.

Après votre promenade, prenez contact avec nous pour nous dire ce que vous en pensez. Non seulement, cela nous fera plaisir, mais cela nous permettra de les améliorer, de corriger certains défauts ou d’y ajouter de nouveaux éléments. Toute critique formulée aimablement est également bienvenue !
Nous vous souhaitons beau temps, belle compagnie et bon vent pour ces promenades de l’été à la découverte du magnifique patrimoine de notre commune.


  • Parcours
  • Points d’attention
    • 1. Place dite « de la Gare »
    • 2. Maison communale ou ancienne « Ferme Rose »
    • 3. Moulin de Godeupont
    • 4. Rue des Trois Ruisseaux : des maisons en pierre « de Blanmont »
    • 5. Chapelle Sainte-Wivine ou « Grosse chapelle »
    • 6. École communale « les Mouchons »
    • 7. La Tchatche, ancienne école
    • 8. Le moulin du Piroy
    • 9. La rue Par delà l’Eau : fontaine et escaliers vers l’Orne
    • 10. L’Église Notre-Dame-Alerne
    • 11. Le Vieux cimetière
    • 12. La Drève
    • 13. La place Communale
    • 14. Le moulin Raucent
  • La Tchatche – interview

PROMENADE À LA DÉCOUVERTE DE CHASTRE

Les numéros indiquent des repères de la promenade et renvoient aux points d’intérêt décrits.

PARCOURS

  • Départ : gare de Chastre
  • Longueur : ± 5 km
  • Difficulté : aucune
  • Stationnement : la place de la Gare offre un stationnement pour voitures et vélos
  • Accès PMR : possible sauf route pavée vers les anciennes carrières et rue du Rauwez

De la place de la Gare (1), descendre par le petit chemin le long des voies, à droite, si on est dos à la librairie. Jeter un œil sur le charme remarquable (Carpinus betulus) présent dans le sentier.

Prendre l’avenue du Castillon vers la Maison communale ou Ferme Rose (2).
A la Maison communale, visiter librement les jardins partagés cachés derrière une haie à côté de la poste.
Prendre ensuite le sentier vers le bois communal implanté entre 1988 et 1994, démarrant à l’arrière de l’ancienne aile de la Maison communale et rejoindre la mare « aux Fées ». Elle est le dernier reste de l’ancienne pièce d’eau en angle droit qui bordait autrefois l’actuelle aire engazonnée à usage de sport et de loisirs. Admirer au passage les grands arbres remarquables : charme, chêne pédonculé (Quercus robur).
Prendre le chemin à droite, via une allée de jeunes tilleuls, puis à droite vers le sentier du Bois. Le sentier du Bois longe l’Orne et permet de repérer un habitat de castors, malheureusement vigoureusement combattus par Infrabel.

Arrivée à Godeupont et son ancien moulin (3), l’un des trois moulins de l’Orne à Chastre, avec le moulin Raucent près de la Ferme Rose et le moulin du Piroy. La rue des Trois Ruisseaux (4) mérite une attention particulière pour ses maisons anciennes en pierre « de Blanmont ».

Ensuite, revenir sur ses pas et remonter vers la rue de la Chapelle, en passant devant la Chapelle Saint-Ghislain et Sainte-Rita, et plus loin, la chapelle Sainte-Wivine ou « Grosse chapelle » (5).

Au niveau des premières maisons de la rue, prendre le sentier vers l’ancienne et la nouvelle école de Chastre, qui a abrité la poste dans les années 1980-2000 (6).

Descendre la rue de la Poste, traverser la rue du Centre, la place communale jusqu’à l’église. Prendre à droite la ruelle Fanfan, revenir vers la rue du Centre et la suivre jusqu’au croisement avec la rue de la Chapelle. Au numéro 1, une ancienne école devenue ferme abrite aujourd’hui un centre culturel, la Tchatche (7).

Retourner vers la rue du Centre, et descendre à gauche, par la rue du Piroy, vers l’ancien moulin (8), l’Orne et le jardin collectif « Le Gardien du Piroy ».
C’est l’ancien potager du moulin, aujourd’hui propriété de la Ligue Braille. Pour éviter que le lieu ne devienne une décharge publique, les riverains se sont mobilisés pour y installer un pré fleuri, un potager, un espace rendu en partie à la nature.

Monter ensuite vers le lieu de culture et de vente des Fraises du Piroy. Continuer par la rue des Carrières. En contrebas de la rue, vers l’Orne, deux anciennes carrières de quartzite sont aujourd’hui de petites excavations inondées. Ce sont des propriétés privées.

Le chemin pavé donne une belle vue sur les Tumuli gallo-romains de Noirmont (3e s., classés) et sur la campagne entre Chastre, Villeroux et Noirmont. Au bout de la rue du Rauwez, prendre à gauche la rue Gaston Delvaux et remonter en direction de la gare. S’engager brièvement dans la sente du Caporal Dartois pour voir les deux tumuli de plus près et revenir sur ses pas pour poursuivre vers la rue des Tombes romaines, à gauche, qui mène à l’église de Chastre (10), en croisant la rue Par delà l’Eau (9), aux habitations typiques. S’engager dans la rue Par delà l’Eau.

Observer la place communale (13) et ses maisons, dont plusieurs ont disparu lors d’un incendie en 2019. Une place à réhabiliter et à faire revivre, en évitant d’en refaire un parking.

Prendre le sentier à gauche de l’église vers l’allée de Tilleuls, dite la « Drève » (12) qui mène à la Maison communale et jeter un coup d’œil au Vieux cimetière (11) et au moulin Raucent (14) au bout de l’allée.

Prendre le 2e sentier à droite dans la drève et remonter à travers un nouveau quartier résidentiel qui intègre aussi du logement public et « La petite Maison », un hôpital psychiatrique pour enfants et adolescents, qui y fréquentent une école primaire (Les Chardons) ou une école secondaire, l’école Jean Bosco.
Dans la cité, deux maisons sont consacrées à la formation, via une école de devoirs et la Régie de quartier de la société de logement public Notre Maison. L’espace resté libre au centre du quartier Boischamps accueillera prochainement un nouveau lotissement de quelque 80 logements.

Rejoindre la gare en passant devant l’École Jean Bosco, par la rue des Érables.

POINTS D’ATTENTION

1. Place dite « de la Gare »

La place « de la Gare » est un espace désolé, en cours de (très lente) rénovation. Les friches industrielles qu’on peut y voir sont les restes d’une sucrerie née en 1882 à côté de la gare, elle-même achevée en 1885. La sucrerie a occupé jusqu’à 220 personnes à la fin du 19e s.
Ces bâtiments attendent une réaffectation en logements, de même que la place et la rue de la Sucrerie à l’arrière, à cheval sur Chastre et Walhain. Le projet de rénovation existe depuis 2006 mais il a été suspendu pour des raisons financières et administratives. Une centaine de logements et des espaces commerciaux devraient y voir le jour, dès 2021 (parking en sous-sol, nouveau parking SNCB, réfection des quais et aménagement du passage sous voies). Les façades de l’ancienne sucrerie seront une source d’inspiration pour les bâtiments à construire, qui devraient aussi profiter de plantations et de petits espaces verts.
De l’autre côté des voies se trouvait la gare des vicinaux de la ligne Courcelles-Incourt dont plusieurs vestiges subsistent à travers la commune. Un café et un hôtel au bas de la rue Ledocte ont également disparu, avant la démolition des deux gares dans les années 1960-1970, leur remplacement par de petits bâtiments sans âme et sans intérêt, déjà inutilisés aujourd’hui. Les « gares » de Chastre et de Blanmont ne sont plus que des points d’arrêt sur la ligne 161.

2. Maison communale ou ancienne « Ferme Rose »

Le site de la Ferme Rose (bâtiments actuels des 17e et 18e s.), exploitation agricole jusqu’en 1963, aujourd’hui maison communale, était le siège de l’ancienne seigneurie de Chastre, d’où son nom de château de Chastre jusqu’au 20e s.
L’appellation contemporaine de « Castillon » doit être évitée absolument : elle résulte d’une confusion fâcheuse avec le (vrai) « Castillon » de Villeroux (actuelle ferme Hamiet), ancien siège seigneurial lui aussi, portant ce nom depuis le 17e s.

Le bâtiment isolé, construit en pierre « de Blanmont », situé à l’angle nord du quadrilatère actuel, est la « tour » ou le « donjon », cité sous ces noms au Moyen Âge. Il est le château seigneurial d’origine et sans doute le deuxième bâtiment le plus ancien de la commune après la tour « des Sarazins » de Saint-Géry. La tour de Chastre a succédé à la maison forte sur motte évoquée à propos du Vieux cimetière. La Ferme Rose et ses abords sont classés.

3. Moulin de Godeupont

Godeupont est le nom d’un hameau, issu d’un ancien nom de personne signifiant « le pont de Gondulf » (11e s.). Avec son moulin banal cité dès les 11e et 12e siècles en lien avec l’abbaye de Gembloux, il était une ancienne enclave de la seigneurie de Walhain dans celle de Chastre.
Toutefois, les limites territoriales des seigneuries n’ont jamais coïncidé parfaitement avec celle des paroisses et en l’occurrence, le hameau de Godeupont était du ressort de la paroisse de Chastre-Dame-Alerne. Il reviendra au village éponyme en 1795.
Les bâtiments actuels datent de la deuxième moitié du 19e s. La roue est toujours en place mais dépourvue de ses augets en bois. Les anciennes meules sont devenues des objets de décor spectaculaires dans une pièce de vie du moulin reconverti en maison d’habitation.
L’environnement naturel, préservé par les propriétaires, est particulièrement riche en espèces végétales et animales, en particulier d’oiseaux.

4. Rue des Trois Ruisseaux : des maisons en pierre « de Blanmont »

La rue des Trois Ruisseaux comprend un certain nombre de maisons anciennes, construites au 18e ou 19e s., en tout ou en partie avec la pierre « de Blanmont ». Voir en particulier la maison à l’angle de cette rue et de la rue du Chêne.
La pierre est un quartzite local de couleur chaleureuse, extrêmement dur, extrait entre Nil-Pierreux et Noirmont depuis le Moyen Âge jusqu’au 19e siècle. Entre 1800 et 1900 environ, une vingtaine de carrières seront ouvertes pour la production de pavés.
Le promeneur attentif repèrera à Blanmont, Chastre et Noirmont, un très grand nombre de maisons anciennes dont les parties inférieures ou les pignons sont construite avec cette pierre. De même, ici et là, des entrées de ferme ou de maisons particulières sont encore revêtus de pavés d’origine locale.
Quelques très rares rues sont encore pavées en pierre de Blanmont, ainsi la rue des Carrières entre Chastre et Noirmont et la rue du Couvent à Gentinnes. Un grand disque de ces pavés a été réalisé dans la cour de la maison communale. Ce sont des richesses patrimoniales à préserver.
Pourquoi le nom de pierre « de Blanmont » alors que cette pierre existe aussi ailleurs (Halle, Wavre, Dongelberg, Opprebais, Perwez…) ?
Parce qu’en 1873, le géologue Constantin Malaise, professeur à l’Institut agricole de l’État à Gembloux – où il a une rue à son nom –, classera la roche en tant qu’assise géologique et donnera à celle-ci un nom qui restera : l’assise « de Blanmont », d’après le nom de la localité où la roche est la mieux caractérisée. L’assise a été dénommée par la suite Formation.

5. Chapelle Sainte-Wivine ou « Grosse chapelle »

Magnifique exemple de restauration du patrimoine réalisée par des personnes privées, (les familles De Wilde et Debras), la chapelle a été construite vers 1850-1860 mais possède un portail de remploi du 18e s. L’origine de ce portail reste un mystère, mais il provient vraisemblablement d’une ancienne chapelle disparue de Chastre ou de Blanmont et pas de plus loin.
Si les conditions nécessaires de soleil et d’ombre sont remplies, le promeneur (très) observateur (et chanceux) découvrira deux marques de tailleur de pierre du 18e s. au bas du montant gauche du portail, partie intérieure, et en bas de l’arcade, côté gauche intérieur.

6. École communale « les Mouchons »

Le bâtiment de style néo-classique tardif date de 1870 environ, époque où les communes belges se dotaient généreusement d’un bâtiment à destination unique d’école et de maison communale ou d’une école comprenant le logement de l’instituteur à classe unique.
Il n’est pas impossible que l’auteur du projet ait été l’architecte provincial du Brabant Émile Coulon (1825-1891), dessinateur d’un grand nombres d’autres écoles et d’églises agrandies ou reconstruites à la même époque en Brabant wallon, avec des subsides provinciaux.

7. La Tchatche, ancienne école

L’actuel lieu culturel privé et de résidence « La Tchatche », était à l’origine l’école communale de Chastre, bâtie en 1851. La façade porte une dalle de pierre bleue portant l’inscription : ECOLE COMMUNALE / BATIE SOUS L’ADMINISTRATION / DE C. LEGARDIEN BOURGEMSTRE / 1851. L’ensemble a été ensuite converti en ferme – sans doute dès après 1870 –, d’où les annexes et aménagements divers à usage agricole de la fin du 19 s. ou plus tardifs encore.

Pour cette première promenade du 05-07-2020, l’interview est consacrée à la Tchatche : voir en fin de document

8. Le moulin du Piroy

Le « moulin du Piroy » a été construit comme brasserie avant 1850 par un certain Jean Dieudonné André, de Mont-Saint-Guibert. Il n’apparaît comme moulin à grains qu’en 1857, créé par un certain Émile Favier, meunier de Seneffe.
En 1858, il devient moulin « à scier le marbre ». On avait installé en 1857 une scierie de marbre à Cortil-Noirmont, note un auteur des Annales des Mines de Belgique en 1982. On peut sincèrement se demander les raisons de ce choix, ajoute-t-il avec un brin de condescendance qui cache son ignorance. Le moulin, « à scier le marbre » d’un point de vue administratif, était destinée à la taille du quartzite, comme tout bon promeneur chastrois l’aura compris. Il n’a pas fonctionné longtemps comme tel s’est reconverti en moulin à grains. Il a cessé de fonctionner après 1945.
Roue, vannes, meules et machinerie ont disparu. Le moulin a été converti en plusieurs habitations.

9. La rue Par delà l’Eau : fontaine et escaliers vers l’Orne

La rue Par delà l’Eau est un rare exemple préservé de l’organisation de l’espace rural et du mode de vie du 19e s. à Chastre. De nombreuses petites maisons non alignées avec la rue, avec avant-cours, datent du temps où la rue n’existait que comme espace informel. Elles coexistent avec deux bâtisses à front de rue partiellement en pierre « de Blanmont ».
L’Orne en contrebas offre d’anciens accès à l’eau manifestés par des escaliers de pierre bleue. Une source captée est aménagée en fontaine publique. Elle est une des dernières fontaines actives de la commune. La qualité du paysage de la rue est renforcée par les prairies de la rive gauche de la rivière.

10. L’Église Notre-Dame-Alerne

L’existence d’une église à Chastre est documentée dès 1040, ce qui en fait la doyenne des églises locales. Elle est aussi la plus vaste. Le bâtiment actuel de style classique est daté de 1780, selon l’année gravée sur une contremarche du chœur.
La qualification d’Alerne – Chastre-Dame-Alerne est aussi un ancien nom officiel du village utilisé jusqu’au début du 19e s. – est d’origine obscure. L’étymologie populaire en a fait (à tort) une référence à l’hernie inguinale, dite anciennement « rupture », peut-être guérissable grâce à l’intercession de la Vierge. D’où un pèlerinage suivi depuis au moins le 17e s.
La majeure partie du mobilier, y compris de rares bancs d’église, conservés malgré leur inconfort notoire (!), date de la fin du 18e s. L’église possède un orgue (1 clavier, 1 pédalier, 10 jeux) de qualité remarquable, réalisé par les très renommés frères nivellois Jean-Louis et Florian Gheude en 1860. Les vitraux sont du peintre-verrier Édouard Steyaert (Damme, 1868 – Schaerbeek, 1932).
La sérénité du lieu s’impose au visiteur, croyant ou pas, à l’intérieur de la nef.

11. Le Vieux cimetière

Avec l’église et une motte castrale toute proche datée du 11e s. mais rasée en 1971 (élévation importante de terre, cernée d’eau, portant une maison forte en bois), le Vieux cimetière fait partie de la trilogie classique des noyaux des premiers villages de l’Europe occidentale, tous nés vers l’an 1000 environ.
Aucune inhumation n’y a été réalisée depuis 1959, mais il a échappé miraculeusement (?), quoique très partiellement, au nettoyage par le vide qu’ont subi les autres cimetières d’origine paroissiale de la commune, sauf celui de Villeroux.
En (lente) voie de réhabilitation depuis 2012, le cimetière contient des croix en fonte, en fer forgé et des pierres tombales remarquables. L’une d’elle est celle de Gérard d’Onyn († 1837), ancien et dernier seigneur de Chastre. Louvaniste bon teint, il avait souhaité se faire enterrer dans sa terre ancestrale. À côté, figure la pierre tombale de la famille d’Udekem, héritière au 19e siècle de l’ancien château-ferme seigneurial – aujourd’hui maison communale de Chastre – lorsque la lignée des d’Onyn de Chastre s’est éteinte.

12. La Drève

Avec sa double rangée de tilleuls, la drève est un joyau paysager de la commune. Elle a été créée sur un terrain privé, sans doute dans la deuxième moitié du 19e siècle, parallèlement à un étroit sentier communal existant (sentier no 65 constituant le bord droit extrême de la drève dans le sens Ferme Rose – église).
L’entame de la drève, côté maison communale, est l’ancienne rue d’entrée du village, d’où son nom de rue de la Drève.
Espérons que ce village [de Chastre] aux nombreuses habitations cossues conservera longtemps la belle drève d’arbres qui unit son église au moulin, notait un auteur en 1921 (E. Bourguignon). Les environs du moulin et de la Ferme rose du Château, pleins de fraîcheur, forment un ensemble agréable, un site quasi abbatial. Deux petits bois sont encore là ; que la hache du bûcheron ne les mutile pas.
Trop tard, c’est fait. Un nouveau bois a été implanté entre 1988 et 1994 à l’arrière de la maison communale, mais il ne remplacera pas la biodiversité perdue.

13. La place Communale

La maison n°11 est contemporaine de la construction de l’église. Ne comportant qu’un seul niveau à l’origine, elle a été exhaussée d’un étage il y a un siècle environ. La porte d’entrée en pierre calcaire n’a pas changé depuis le 18e siècle et comprend encore sa traverse de pierre surmontée d’une baie, typique de cette époque.
Les maisons voisines, nos 9 et 7, datent respectivement de la première moitié du 19e s. et du 19e ou du début du 20e. La maison no 2 est de la seconde moitié du 19e s. La maison rasée après un incendie survenu en 2019 comprenait dans sa maçonnerie intérieure un encadrement de porte monumental en pierre bleue, en arcade, dont l’origine et le rôle sont ignorés.

14. Le moulin Raucent

Le « moulin de Chastre », ancien moulin à farine actionné par l’Orne, est documenté à cet emplacement depuis le Moyen Âge. Il faisait partie de la terre seigneuriale de Chastre, au même titre que la Ferme Rose toute proche.
Il tire son nom contemporain des anciens exploitants-propriétaires du bien, où plusieurs générations se sont succédé, tant au moulin qu’à la Ferme Rose. Le dernier exploitant a été Georges Raucent (1924-2009), époux de Constance Decueper. Sinon la trace d’un ancien bief supprimé, plus rien ne subsiste aujourd’hui du moulin ancien, en voie de reconversion comme habitat groupé.
De Noirmont à Blanmont et un rien plus loin, l’Orne actionnait les moulins « de Cortil », du Piroy, de Chastre (Raucent), de Godeupont et Al Poudre, ce dernier sous Nil-Pierreux, ainsi que le suivant, le moulin Al Vaux.


Interview pour le 05-07-2020 :

La Tchatche à Chastre, ça vous parle ?
Une petite enquête autour de nous : vous connaissez la Tchatche à Chastre ? « Non, c’est quoi ? », « J’en ai entendu parler, sans plus », « C’est près de chez moi, mais je ne sais pas trop ce qu’on y fait », « Je suis déjà passée devant le bâtiment » … Bref, c’est le moment d’en savoir plus, la Tchatche a accepté de nous éclairer. Merci pour cette aimable interview !

Quel a été jusqu’ici le parcours de la Tchatche ?
La Tchatche n’est pas si jeune, les activités de ses membres remontent à 1996 déjà. Au sortir des études, ils et elles regrettent de ne plus pouvoir faire du théâtre, comme au bon temps de leurs humanités. Un an plus tard, ces 5 amis montent la pièce « Cuisine et dépendances » et lancent à Bruxelles, dans le parc Parmentier, des « cabarets Tchatche », sur le thème « Vos amis ont des talents cachés, ils vous les montrent ». Ces cabarets rassemblaient autour d’un barbecue, de tentes SNJ, de tables et de bancs, à la bonne franquette, tous les amis qui avaient envie de présenter leurs sketches, danses, poèmes ou chansons.
La Tchatche, (de tchatcher : parler de manière volubile, discuter, échanger) était née !

La Tchatche s’est ensuite installée à Chastre, quittant la ville pour la campagne. Comment s’est passé le changement ?
Nous voulions nous installer en milieu rural et y promouvoir la culture, permettre aux habitants de faire venir la culture à eux et d’avoir des activités de loisir près de chez eux. En 2008 nous devenions une asbl. Nous avons programmé depuis lors plusieurs pièces de théâtre et invité des dizaines d’artistes et de conférenciers, montré de nombreux films et organisé des activités pour enfants lors d’événements festifs communaux. Nous sommes aussi un partenaire des Fêtes de la Musique à Chastre.

Vos projets après cette période difficile pour la culture et les artistes ?
Nous voudrions nous faire connaître de tous les Chastrois et Chastroises, et les inviter à nous rejoindre dans nos projets. Il était prévu que la Fête de la Musique 2020 se déroule dans la cour de la maison communale sur une scène ouverte, permettant aux jeunes et moins jeunes de proposer ce qu’ils veulent. Nous fournissons le matériel et les habitants proposent leur spectacle. Ce sera pour l’an prochain !

En attendant, nous vous invitons à nous suivre sur notre site (www.latchatche.be) et notre page Facebook La Tchatche. A bientôt !