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faut-il en rire ou en pleurer ? Ou piquer une grosse colère ?

Vous avez reçu il y a quelques semaines le dernier numéro du bulletin communal « Bien vivre à Chastre ». Dans son éditorial, le Bourgmestre fait le point sur la situation de la commune, le plus souvent au passé ou à l’imparfait, sous-entendant que les gros problèmes sont derrière nous et que nous arriverons « à nous remettre à flot cette année » dans de nombreux domaines.

Après plus de 16 ans d’échevinat des finances, notre Bourgmestre se plaint de ce qu’il a contribué à provoquer : une faillite de la commune ! Ce qu’il écrit est énorme et un déni de réalité :

  • il se félicite de rentrer des comptes… d’il y a 5 ans,
  • il n’a pas compris que c’est le Collège (les échevins) et spécialement lui, l’Echevin des finances, qui devaient rédiger les budgets et éviter la surestimation des recettes qu’il évoque,
  • il n’aurait jamais dû confier le budget à l’ancien Directeur général, Yves Charlier, qui jouait « au vogelpik » avec les montants. Si les budgets étaient trop optimistes, c’est bien de la responsabilité de Claude Jossart (MR) pour laquelle il est payé plus de 50 000 euros bruts tout de même, sans compter les pécules de vacances, les jetons de présence aux CA des intercommunales, et ses rémunérations privées.

Un discours surréaliste, comme s’il s’agissait d’événements extérieurs sur lesquels notre Bourgmestre n’a pas prise !

Quant au déficit, c’est depuis le début de la législature qu’il est cumulé. Depuis 2012, Chastre a toujours été en déficit à l’exercice propre, soit de l’ordre de 600 000 euros en 2012, 700 000 en 2013, 400 000 en 2014, et… 1 600 000 en 2015. 2016 devrait connaître une baisse du déficit, mais il se monterait tout de même à 600 000 voire 700 000 euros. Simplement, on ne le savait pas, puisqu’on n’avait pas les comptes… Et les comptes révèlent le chaos total de la gestion financière antérieure qu’ECOLO soupçonnait et dénonçait depuis plusieurs législatures.

Entretemps, ce 19 juillet, notre Directeur financier nous a présenté le compte 2015, au terme d’un travail acharné et de très grande qualité, malgré les difficultés rencontrées. Il nous a confirmé la surestimation des recettes, mais aussi les nombreux défauts de recette, car la commune n’arrive visiblement pas à faire rentrer les taxes, redevances et autres impôts de manière correcte. Au point qu’il a fallu renoncer à une série de montants dus à la commune mais qui ne seront jamais payés. En effet, rien n’a été mis en œuvre par le passé pour rappeler à l’ordre les mauvais payeurs, ou pour éviter les factures payées deux fois !

Nous ne pourrons respirer un peu que lorsque le ministre wallon de tutelle autorisera l’emprunt de soudure de 1 500 000 euros du CRAC (Centre régional d’aide aux communes), sollicité par Chastre. Mais les péripéties politiques à Namur vont sans doute faire durer le suspense puisque nous ne savons pas qui sera à la manœuvre, ni quand le futur ministre aura le dossier en mains. Nos réserves sont quasi nulles et pour la première fois, notre Directeur financier a exprimé son inquiétude à propos de la trésorerie : sans le prêt du CRAC et un budget 2018 en équilibre, il sera difficile de payer factures et salaires dès la fin de ce mois. Une situation inédite dans sa carrière, nous a-t-il annoncé.

Quant à la stabilité et la convivialité dont parle Claude Jossart dans son éditorial, qui sont « nécessaires à de meilleures conditions de travail pour tout un chacun », ce n’est pas gagné. Le personnel doit être rassuré à l’heure qu’il est, avec les menaces de faillite qui planent sur la commune ! La nouvelle Directrice générale (qui succède à Yves Charlier) doit prendre ses fonctions le 1er août , elle est attendue avec impatience et nous lui souhaitons réellement bonne chance.

A un peu plus d’un an des élections communales, voilà où nous en sommes. Il est grand temps que les Chastrois se réapproprient la conduite des affaires communales et participent au changement radical qui est nécessaire pour sortir de l’ornière. Venez lire les budgets, interroger les responsables, faites des propositions, engagez-vous ! La gestion communale doit devenir l’affaire de tous, et pas seulement d’une poignée d’élus incompétents et inconscients des dégâts causés par leur gestion désastreuse de nos finances. Car en fin de compte, c’est toujours la population qui paie les pots cassés.

21.07.2017

Ecolo-Chastre